Chers frères et sœurs,
Grâce au Seigneur,Â
avec l’investissement de la municipalité,
et par le talent des artisans,
le chÅ“ur de l’église de Roquettes retrouvera bientôt une beauté à la hauteur du magnifique Retable qu’il abrite.
 Pour parfaire cet embellissement, la paroisse prend en charge la réalisation de l’autel, de l’ambon et du pupitre.
Vos dons aideront concrètement à mener à bien cette réalisation !Â
 La prière incessante du Sacrifice Eucharistique célébré sur cet autel sera une bénédiction pour vous et vos familles.
 Vous pouvez faire un don en ligne, de façon sécurisée, en suivant ce lien : https://don.diocese-toulouse.org/chantiers-diocesains/~mon-don/
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 D’avance je vous en remercie infiniment.
Abbé Bogdan Velyanyk – Curé
♥ Un des rares vestiges du mobilier liturgique du XVII° siècle
Le 23 janvier 1611, les chartreux passèrent un contrat avec Jacques La Carrière, « peintre de Toulouse », par lequel il s’engageait à faire le tabernacle, et à peindre l’intérieur de la voûte, « le tout à la destrampe de belles et fines couleurs et doré à l’or fin. »
Le tabernacle est le meuble destiné à renfermer la réserve eucharistique. Il a souvent la forme d’un temple ou d’une petite église. Complément du tabernacle, le retable est un panneau de bois, de pierre ou de marbre placé derrière l’autel. Il est en général divisé en 3 ou 5 parties architecturées, la partie centrale étant fréquemment occupée par une image peinte ou sculptée, et les ailes latérales le plus souvent percées de niches abritant des statues des saints.
Se présentant aujourd’hui comme une façade d’église, il a fait l’objet de modifications puisqu’une colonnade octogonale exécutée par Jacques La Carrière en 1611 fut complétée de 2 anges adorateurs puis de 2 ailes latérales comportant des niches avec les statues de Saint Bruno à droite en train de chanter et portant un livre dans sa main gauche et une de la Vierge à l’Enfant à gauche. Ici les deux niches sont portées par des culs de four ornés de têtes d’anges. L’ancien tabernacle, modifié par La Carrière, est encadré par 2 couronnements latéraux surmontés de pots à fruits. Ce petit meuble en forme de tempietto est coiffé d’un dôme à pan coupé, orné sur chaque face d’une tête d’ange sculptée. Le tabernacle comporte sur son pourtour des colonnes cannelées à chapiteau corinthien surmontées d’un entablement ne comportant aucune décoration. Chaque face est creusée d’une niche en forme de coquille, qui abritait une sculpture en bois. Il ne subsiste de ces 8 statues qu’un christ de la flagellation sur la porte de la réserve, une statue de saint Jean Baptiste, une autre représentant Saint Paul et un Christ, placé au centre d’un des 4 frontons cintrés rompus ainsi qu’ une statue de Saint Luc.
Enfin les statuettes d’évangélistes qui ornent la corniche sont de la main de Pierre Launet qui dora l’ouvrage en 1650. Les emplacements de ces statuettes existent encore, mais trois seulement subsistent, placées au dessus de l’entablement. Ce sont les représentations de saint Marc, avec le lion, Saint Mathieu, avec le livre posé sur le dos d’un ange et de Saint Luc accompagné du bœuf, qui est placée dans une niche de l’ancien tabernacle
En outre 4 chandeliers datant du XVIIème siècle ont été transportés à Roquettes en même temps que le tabernacle. En bois doré, ils reposent sur un trépied et sont ornés d’une multitude de têtes d’anges.
Les 2 anges adorateurs placés sous le baldaquin ont les traits de jeunes hommes, les ailes déployées, les visages parfaitement ovales avec une chevelure faite de longues mèches bouclées. Les visages d’une extrême finesse et le traitement des chevelures en longues mèches ondulées ne peuvent être attribués à Jacques la Carrière, mais évoquent de manière flagrante, l’art d’Artus Legoust (qui était présent sur le chantier de la chartreuse, puisqu’il fut chargé par les moines de modifier le portail d’entrée commencé par Bachelier). Il semble qu’ils n’étaient pas destinés à être placés sur le tabernacle d’origine ; bien qu’ils soient adaptés aux dimensions du baldaquin, les positions de leurs mains et la direction de leur regard vers le ciel permettent de penser qu’ils devaient être posés sur un autel. On peut supposer que La Carrière avait laissé cet espace vide et que les religieux y avaient placé un ostensoir ou un crucifix, comme celui qui est actuellement présenté entre les 2 anges et qui semble-t-il date du XVIIe siècle.
Le rajout des ailes qui encadrent le baldaquin central a eu lieu entre 1611, date de la commande passée à Jacques La Carrière, et 1650, année de la dorure par Pierre Launet. Il devait très certainement y avoir deux autres statues, aujourd’hui disparues, dans les niches de l’autre face.
En créant ces deux parties latérales le sculpteur a également augmenté le nombre de colonnes et l’on en compte désormais 6 sur chaque face. Ce sont des colonnes cannelées à chapiteaux corinthiens ornées sur le tiers inférieur de bas-reliefs représentant soit des feuilles d’acanthe, soit des angelots de la Passion, accrochés en alternance à l’échelle ou à la colonne de la flagellation. Derrière elles ont été placés des pilastres cannelés de même ordre dont les bases ont été sculptées de nœuds se terminant par des grappes de fruits. Deux panneaux en bois de pin ornés d’anges de la Passion ont été recollés sur les faces intérieures latérales du baldaquin
Les deux couronnements latéraux surmontés de pots à fruits datent au moins de 1625 car le motif de pots à fruits apparaît à cette date.
Le tabernacle double face qui surmontait le maître autel de l’église de la Chartreuse de Toulouse fut transporté dans l’église de Roquettes lors de la réfection du sanctuaire de l’église en 1780.
*L’ouvrage de Roquettes constitue l’un des rares vestiges du mobilier liturgique du XVII° siècle.
Stéphanie TROUVE
Mémoire de maîtrise d’histoire de l’artÂ