Chers frères et sœurs,
Pour la petite histoire, je me souviens qu’étant jeune, avec des copains nous étions passionnés par les films d’arts martiaux. En général, et cela est vrai jusqu’à nos jours, le scénario est assez simple. Un jeune se fait écraser et humilier par des méchants. Il essaie de les combattre, mais manque d’expérience et de force. Ensuite il trouve un maître d’arts martiaux. Le maître l’entraîne durement mais efficacement et lui révèle une technique de combat secrète imparable. Devenu très très fort, le gars revient dans sa ville ou son village d’origine et domine aisément ses adversaires. Il maîtrise les méchants, restaure la paix, libère les pauvres, bref : happy end et applaudissements !
Et bien je vous propose de voir aujourd’hui l’histoire de l’humanité à travers ce prisme des arts martiaux.
Quand nous étions jeunes dans notre humanité, en la personne d’Adam et Eve, le méchant est venu nous battre et nous réduire en esclavage. Plus subtile que la force brute du poing, il a utilisé la technique de la tromperie et de la séduction : pervertir la vérité, rendre agréable ce qui est détestable, exciter la convoitise et jouer sur la corde de l’orgueil. Notre humanité, trop faible et sans entraînement, s’est laissée vaincre et humilier. Jusqu’à aujourd’hui nous portons sur nous la honte de la défaite. Pire : nous continuons à battre en retraite en multipliant les nouvelles défaites, en nous laissant séduire par le mal, en nous laissant induire dans l’égarement par la même tromperie de l’adversaire.
Or, il est révolu le temps où nous devions courber l’échine ! L’Evangile nous propose en effet un Maître extraordinaire, le Christ Seigneur, qui combat avec brio les minables attaques de l’adversaire. Il connaît les prises fabuleuses, capables de mettre le diable hors d’état de nuire. Sa force vient en effet de la Parole de Dieu : l’arme la plus puissante de l’Univers. Et voici ses trois principales techniques de combat spirituel.
Premièrement : la vérité. « Pas seulement de pain vivra l’homme, mais de toutes paroles qui sort de la bouche de Dieu ». Le Seigneur Jésus Christ nous dévoile ce qu’est le monde avec ses pièges de bien-être anesthésiant la conscience ; ce que sont nos faiblesses qui entrainent souvent la chute. Ce sont toutes ces pulsions que nous devons apprendre à maîtriser, et maîtriser efficacement. Cela se fait toujours par le jeûne et la privation.
Deuxièmement : l’humilité. « Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu ». Si tu mets la vie de ton âme en danger, en t’éloignant de la prière, des sacrements, de l’Eglise, ne sois pas étonné de perdre les combats. Dieu ne te sauvera pas contre ton propre gré. Il veut t’accompagner, non te forcer à marcher avec lui. Cela s’apprend par les vertus de prudence et de confiance que l’on puise  dans la prière quotidienne.
Troisièmement : la fidélité « C’est devant le Seigneur ton Dieu que tu te prosterneras et Lui seul que tu adoreras ». La fidélité à Dieu est la condition sine qua non de la victoire. Toute prosternation devant les séductions du monde équivaut à l’esclavage. Le désir désordonné des richesse, des honneurs, des plaisirs charnels ou de tout autre choses qui est en contradiction avec la fidélité à Dieu et qui nous empêche de l’adorer, – y compris par la présence à la Messe, – tout cela nous empoisonne et contribue inévitablement à la victoire de l’adversaire.
Frères et sœurs, le Christ-Seigneur nous invite pour 40 jours d’entraînement intense aux techniques du combat spirituel. Suivons vite notre Maître. Laissons nous faire et imprégnons nous de son art. Alors nous aussi nous pourrons écraser l’adversaire, le démon avec ses séductions. Nous aussi nous pourrons vivre le happy end de notre vie sous les applaudissements des anges du Ciel. Que la Sainte Vierge Marie nous aide sur ce chemin !
Amen
Abbé Bogdan Velyanyk – Curé