Il m’est difficile, surtout ces derniers temps, de regarder les « infos » sans être exaspéré. Prenons exemple. Quarante milles jeunes se sont rassemblés ces jours-ci à Rome pour les journées européennes de prière de Taizé ? Il n’y a qu’une chaîne de télévision qui a « osé » divulguer cette information…

Lors de la première manifestation contre le projet de loi sur le « Mariage Pour Tous », rien ou presque ne permettait à un citoyen lambda d’être au courant de cet événement. Mais quant ce sont les pro LGBT et ses sympathisants qui manifestent, alors les médias sont saturés par les « quand ? », « comment ? », « qui ?», « combien ? ».

Certes, j’ai déjà connu le « politiquement correct » dans les médias, mais c’était sous le régime communiste dans l’Union Soviétique… Et à l’époque il n’y avait pas d’internet pour se faire sa propre opinion. Pourquoi veut on à tout prix réduire au silence ceux qui pensent autrement ?

La réponse paraît venir de nos élus de la commission d’audition parlementaire lors de ce qui devait être un débat avec la participation des représentants des six cultes majeurs présents en France. Elle est surprenante d’incohérence : l’Eglise Catholique n’a pas à se mêler de ce débat car cela ne la concerne pas et parce que « ce n’est pas bien pour la démocratie ». Mieux encore : on apprend que l’Eglise se servait par le passé de l’institution du mariage « pour asseoir son pouvoir » faisant souffrir les autres. Et de toute façon le mariage « est en déclin ». Il faut donc « en rester aux idées et à la philosophie et laisser aux députés (…) décider, puisque (ils) était élus pour ça ».

Ce jour-là on voyait assis côte-à-côte un catholique, un protestant, un orthodoxe, un juif, un musulman et même une bouddhiste. Jamais les grandes religions de France n’ont été si unies dans leur opinion : tous (à l’exception du bouddhisme qui n’est pas une religion et dont on ne connaîtra finalement pas la position) sont contre ce projet de loi. Mais de toute évidence l’anticléricalisme primaire n’a pour cible que l’Eglise Catholique.

Pourtant, depuis quand arrêt-on d’être citoyen de la République Française en se déclarant croyant ? Depuis quand perd-t-on le droit de s’exprimer sous prétexte d’appartenir à l’Eglise Catholique ? Depuis quand faut-il laisser décider de l’avenir de la société toute entière les gens qui sont esclaves des sondages et prisonniers de la pensée unique ?

Votre avenir, celui de vos enfants, petits-enfants, arrière-petits-enfants se joue sous vos yeux. Vous serez tous concernés par ce projet de loi qui prévoit la suprématie de la tendance sexuelle au mépris du sexe, l’abolition de la paternité/maternité au profit de la parentalité, considération de l’enfant comme objet auquel les adultes auraient droit ; ce projet de loi qu’une infime partie de la population encouragée par l’ignorance des uns et l’indifférence des autres s’emploie à présenter comme progrès de la société voulu par tous.

Si cela vous est égal, ne faites rien, ne dites rien.

Mais si vous, croyant ou pas, estimez que votre voix n’a pas été entendue, que vos opinions sont bafouées sans ménagement, que vos élus n’osent pas suivre leur conscience et résister à la pression des lobby militants, que les médias vous manipulent stigmatisant d’homophobe quiconque se déclare contre ce projet, alors armez-vous de vos droits de citoyens : écrivez à vos élus, défilez dans les manifestations pacifiques, montrez que la démocratie est encore bien vivante dans notre société.

Un grand pays comme la France mérite mieux qu’une loi controversée et diviseuse en pleine crise de repère de tout genre.

+ Abbé Bogdan Velyanyk – Curé