Nous sommes nombreux à honorer nos traditions familiales et venir aux grandes fêtes chrétiennes en nous associant ainsi à l’histoire plurimillénaire de la France et de l’Eglise. Aujourd’hui, une semaine avant Pâques, nous brandissons fièrement les branches de rameaux ou d’olivier en invoquant sur nous la bénédiction divine dont elles sont le signe. Mais il arrivera, peut être, que, quand nos amis qui ne croient pas, nous poseront la question de notre présence à l’église, nous répondrons que nous sommes croyants, pas pratiquants ou, en tout cas, pratiquants occasionnellement.
Or, s’il nous arrive de nous surprendre à nous définir ainsi, c’est le moment idéal pour nous poser deux questions essentielles : premièrement, en quoi ou en Qui vraiment croyons-nous ? Et, deuxièmement, quelle importance cette foi a-t-elle dans notre vie ?
Car dans la vie nous faisons tout selon la foi, selon ce que nous croyons être important, bon, juste et vrai. Par exemple, si nous croyons que la bourse monte, on investit ; si nous croyons qu’il est bien mieux de vivre ici qu’ailleurs, on s’y installe ; si nous croyons qu’il va pleuvoir, nous sortons nos parapluies, etc… En fait, sans même nous rendre compte, nous sommes par nature profondément croyants et agissant selon la foi. Et s’il nous arrive de nous dire que nous croyons en Dieu, que nous cherchons sa bénédiction pour nous-même et nos familles, et constater en même temps que notre pratique religieuse ne suit pas, c’est que peut être nous n’y croyons pas tant que ça ou qu’elle n’a plus beaucoup d’importance dans notre hiérarchie des valeurs…
Souvenez vous : quand on est amoureux, on ne se pose pas la question de la « pratique » de notre amour. Nous ne pouvons pas ne pas voir la personne aimée et nous retournons ciel et terre pour être présent au rendez-vous. Car pour nous c’est la chose la plus importante au monde.
Sachez qu’il en est de même avec la foi : quand nous croyons en Dieu de tout notre cœur et quand nous l’aimons, nous ne pouvons pas vivre comme s’Il n’existait pas ! Les chrétiens sont par nature ces fous-amoureux de Dieu qui ne ratent pas un rendez-vous donné, qui se laissent aimer par Celui qui a donné sa vie afin que nous ayons la nôtre.
Brandissez donc haut et fièrement ces branches de rameaux : qu’elles soient pour nous tous le signe du printemps de notre foi en Jésus Christ Ressuscité !
+ Abbé Bogdan Velyanyk – Curé