La fête de la Toussaint nous invite à prendre la pleine mesure de ce que la Communion de Saints : cette vérité de foi que nous proclamons lors du Credo et qui témoigne de ce qu’est véritablement l’Eglise.
Aussi, suite à une excellente idée de l’équipe de la rédaction du bulletin paroissial, je vous propose un cycle de topos sur l’Eglise.
Aujourd’hui nous parlerons de l’Eglise au sens théologique en tant qu’elle est le Corps Mystique du Christ.
Saint Paul écrivait dans la première Epître au Corinthiens (chapitre 12, versés 14-27) :
Le corps humain se compose non pas d’un seul, mais de plusieurs membres. Le pied aurait beau dire : « Je ne suis pas la main, donc je ne fais pas partie du corps », il fait cependant partie du corps. L’oreille aurait beau dire : « Je ne suis pas l’œil, donc je ne fais pas partie du corps », elle fait cependant partie du corps. Si, dans le corps, il n’y avait que les yeux, comment pourrait-on entendre ? S’il n’y avait que les oreilles, comment pourrait-on sentir les odeurs ? Mais, dans le corps, Dieu a disposé les différents membres comme il l’a voulu. S’il n’y avait en tout qu’un seul membre, comment cela ferait-il un corps ? En fait, il y a plusieurs membres, et un seul corps. L’œil ne peut pas dire à la main : « Je n’ai pas besoin de toi » ; la tête ne peut pas dire aux pieds : « Je n’ai pas besoin de vous ». Bien plus, les parties du corps qui paraissent les plus délicates sont indispensables. Et celles qui passent pour moins honorables, ce sont elles que nous traitons avec plus d’honneur ; celles qui sont moins décentes, nous les traitons plus décemment ; pour celles qui sont décentes, ce n’est pas nécessaire. Mais en organisant le corps, Dieu a accordé plus d’honneur à ce qui en est dépourvu. Il a voulu ainsi qu’il n’y ait pas de division dans le corps, mais que les différents membres aient tous le souci les uns des autres. Si un seul membre souffre, tous les membres partagent sa souffrance ; si un membre est à l’honneur, tous partagent sa joie. Or, vous êtes corps du Christ et, chacun pour votre part, vous êtes membres de ce corps.
En effet par le baptême nous devenons membre de l’Eglise et donc membre du Corps dont le Christ lui-même est la tête. Qu’est-ce que cela signifie ? En effet, beaucoup de choses ! Cela veut dire que l’Eglise nous dépasse tous. Elle est beaucoup plus grande que ce que nous pouvons imaginer. Elle est constituée de trois parties :
- Eglise glorieuse : ce sont tous les saints du Ciel avec les saints Anges qui partagent déjà la gloire du Seigneur.
- Eglise souffrante : les âmes du purgatoire qui attendent avec impatience (c’est cette attente qui les brûle et, en quelque sorte, purifie leur âme) d’entrer dans le Ciel.
- Eglise combattante : c’est vous et moi, tous les chrétiens vivant sur terre et qui combattent avec vigueur toutes les tentations du mal pour entrer un jour dans la gloire des bienheureux.
En quoi cela peut nous être utile ?
Et bien regardons l’image que donnait saint Paul : si l’Eglise est le Corps du Christ, alors comme dans un vrai corps tous les membres sont nécessaires et s’entraident mutuellement. Concrètement : les saints et les Anges prient pour nous et pour les âmes du purgatoire. Nous aussi, nous prions pour les âmes du purgatoire et il n’est pas exclu que les âmes du purgatoire elles-mêmes prient pour nous. La prière est une force incroyable, c’est la puissance nucléaire du ciel. Elle éclaire toutes les vies et réchauffe tous les cœurs. Ne la sous-estimez jamais. Elle est tout autant utile à celui qui prie qu’à celui pour qui on prie. Elle nous élève tous vers la source de toute grâce qui est Dieu lui-même !
Revenons maintenant à la question de la Communion des Saints. Dans l’Evangile de Saint Marc (ch. 2, versés 1-12), un passage raconte l’histoire de quatre hommes portant un paralytique. A cause de la foule nombreuse, ils vont démonter le toit et faire descendre ainsi la civière devant le Christ. Le Seigneur, poursuit l’évangéliste, voyant la foi des ces quatre hommes, guérira le malade. Quand les Pères de l’Eglises (c’est à dire des figures éminentes parmi les évêques des premiers siècles) commentaient ce passage de l’Evangile, ils disaient que ces quatre hommes représentent justement toute l’Eglise du Christ : Glorieuse, Souffrante, Combattante ainsi que les Anges (oui, les anges font partie de l’Eglise, car le Christ, Vrai Dieu et Vrai Homme, est aussi leur chef). Quant au paralytique, il représente chacun d’entre nous à un moment ou à un autre de notre vie, quand nous avons du mal à avancer et avons besoin d’être porté par la prière de l’Eglise.
A la veille de la Toussaint, n’hésitez donc pas d’invoquer les saints que vous aimez en particulier et surtout votre saint patron, c’est à dire un saint qui portait le même prénom que vous. Demandez lui une aide particulière pour pouvoir aimer Dieu et aimer l’Eglise. Et si vous n’en trouvez aucun qui s’appelait comme vous, ce n’est pas grave : vous n’avez qu’à devenir saint, pour qu’un jour quelqu’un puisse vous solliciter votre intercession !
To be continued …
+ Abbé Bogdan Velyanyk – Curé