Chaque week-end, chaque grande fête et particulièrement lors de l’Avent et du Carême, nous avons pris l’habitude de célébrer les offices des Laudes et des Vêpres. D’où vient la tradition de cette prière bien particulière de la Liturgie des Heures ? Pourquoi est-elle si importante ?

En effet, dès les premiers siècles, les chrétiens avaient pris l’habitude de prier quotidiennement pour offrir au Seigneur toute leur journée. Tertullien (+258), un grand auteur du temps patristique, disait qu’il est bon d’établir une sorte de programme pour remplir notre vie de la prière constante comme le Seigneur l’avait recommandé.

Plus tard, au cours du IV siècle cette prière devint publique. D’une part les chrétiens s’organisent autour de leur évêque et de leurs prêtres pour chanter le matin le Psaume 62 et le soir le Psaume 140. Ils les connaissent par cœur ! Avec la lecture de la parole de Dieu et l’intercession, cette prière s’appelle «l’office cathédral ». D’autre part dans les monastères on pratique la lecture continue des psaumes et de la Parole de Dieu. Cette prière prend le nom de « l’office monastique ». Toutefois comme les moines s’installent de plus en plus dans les villes, et comme nombreux d’entre eux deviennent des évêques, la fusion entre les deux offices se fait tout naturellement pour aboutir petit à petit à ce qu’on appellera « l’office Romain » : plus court que l’office monastique et structuré comme l’office cathédral.

Entre le X et XV siècles l’office des Saints y est introduit. Puis les textes bibliques, les antiennes, les psaumes, les hymnes et les oraisons seront regroupés dans un seul livre. Ce sera la naissance du Bréviaire. Il proposera un office plus bref et plus adapté à la vie quotidien. La dernière grande reforme du Bréviaire date du Concile Vatican II.

Voilà pour l’histoire. Et voici maintenant quelques citations tirées de la « Présentation générale de la liturgie des Heures » pour comprendre l’importance de cette prière.

n° 12 : « La célébration eucharistique elle-même trouve dans la Liturgie des Heures une excellente préparation, car celle-ci éveille et nourrit comme il faut les dispositions nécessaires pour une célébration fructueuse de l’Eucharistie, comme foi, l’espérance, la charité, la dévotion et l’esprit de sacrifice ».

n° 15 : « Cette prière est la voix de l’Epouse elle-même qui s’adresse à son Epoux et, mieux encore, c’est la prière du Christ que celui-ci, avec son Corps, présente au Père »

n° 18 : « Ceux qui participent à la Liturgie des Heures, contribuent donc par une mystérieuse fécondité apostolique à accroitre le peuple du Seigneur »

n° 23 : « Ceux qui ont reçu les ordres sacrés … travailleront à obtenir que tous ceux dont ils ont reçu la charge soient unanimes dans la prière. Ils auront donc à cœur d’inviter les fidèles et de les former par la catéchèse voulue à célébrer en commun, surtout les dimanches et les jours de fête, les parties principales de la Liturgie des Heures (Laudes et Vêpres). Ils leur enseigneront à puiser dans cette participation une prière authentique, et pour cela, par une formation adaptée, ils les éduqueront à l’intelligence chrétienne des psaumes, de façon à les amener, progressivement à mieux savourer la prière de l’Eglise et à la pratiquer plus largement ».

n° 27 : « Les groupes des laïcs, partout où ils se réunissent, sont également invités à accomplir l’office de l’Eglise en célébrant une partie de la Liturgie des Heures, quel que soit le motif de leur réunion, prière, apostolat ou autre. Il faut en effet, qu’ils apprennent avant tout à adorer Dieu le Père en esprit et en vérité dans l’action liturgique, et qu’ils se rappellent que, par le culte public et la prière, ils peuvent atteindre tous les hommes et contribuer grandement au salut du monde entier ».

Saint Augustin écrivait que sa mère allait à l’église matin et soir « pour entendre Dieu dans sa parole et se faire entendre de Dieu dans sa prière ». Faisons de même en unissant notre voix à celle de toute l’Eglise par la célébration de la Liturgie des Heures.

+ Abbé Bogdan Velyanyk – Curé