Chers frères et sœurs,
Quand j’étais tout jeune, nous sommes allés avec des amis voir un film indien. Or, autant leurs films d’action passent pour des comédies pour la génération allaitée aux block-boosters américains, autant il faut reconnaître que les indiens sont très forts en mélodrames. C’était donc un film sentimental racontant une histoire d’amour. À un moment, suite à un fâcheux concours de circonstances et les agissements des méchants, le garçon et la fille se trouvent séparés. Et on arrive à une scène archi-mélodramatique, où le garçon cherche sa bien-aimée. Mais accablé de chagrin et rongé de désespoir, il passe tout près d’elle sans la remarquer. Toute la salle, et je crois que moi aussi, pleurait comme Marie Madeleine ! On avait envie de crier : imbécile, lève les yeux !!!
Tout ça pour vous dire qu’à mon avis, il y a quelque chose de semblable dans l’Évangile que nous venons d’entendre. Plus j’y réfléchis, plus je me rends compte qu’il nous concerne tous !
Imaginez bien la scène : voici deux hommes, plutôt abattus, s’éloignant de Jérusalem pour une raison inconnue. Peut-être marchent-ils sans but ? Peut-être essaient-ils de fuir la douleur et le désarroi. Effectivement, leurs espoirs semblent anéantis : ils voulaient voir le Christ installé sur le trône de Jérusalem et voici qu’il a été mis à mort, et plutôt atrocement : à décourager quiconque veut se déclarer de lui. Une triste fin et un triste spectacle. Alors quoi d’autre que d’errer sans joie ni but…
Cet accablement est si profond, qu’il les empêche de croire en la Résurrection annoncée par les femmes et même de reconnaître le Seigneur marchant avec eux…
Frères et sÅ“urs, combien de fois nous sentons-nous dans le même état ? Il nous arrive aussi de fuir en avant pour oublier nos espoirs brisés. Il nous arrive de parler du monde qui se paganise de plus en plus. Il nous arrive de parler de la France, fille aînée de l’Église, et de constater avec accablement la décomposition de ses mÅ“urs, de ses valeurs, et parfois même du bon sens… Alors nous aussi, nous fuyons en avant en commentant les erreurs du passé, et n’arrivons plus à lever les yeux de la foi et à comprendre que toute histoire humaine est dans la main du Seigneur, que rien ni personne ne peut compromettre les dessins de la Providence Divine.
Car contrairement aux informations biaisées des médias, les églises sont de plus en plus pleines ; la jeunesse, déboussolée par l’utopie soixante-huitarde, aspire de nouveau à la valeur sûre de la foi (et Dieu sait qu’elle n’y est pas aidée ni par l’école, ni par la société ni hélas parfois par les parents, qui préfèrent prendre le risque de voir leur enfant un jour embrigadé par le djihadisme assassin plutôt que de veiller à son éducation chrétienne en l’inscrivant au catéchisme ou à l’aumônerie et en l’amenant régulièrement à la Messe !
Alors que devons nous faire pour ne pas nous laisser abattre et pour croire dur comme fer en l’inévitable victoire de Dieu ?!
Et bien comme les disciples d’Emmaüs, nous devons rencontrer le Seigneur : dans la compréhension des écritures et dans la fraction du pain : c’est à dire dans la Bible et dans l’Eucharistie ! Vous avez vu, ce sont les seuls remèdes qui ouvrent les yeux, qui touchent le cÅ“ur, qui transforment les fuyards accablés en Apôtres de la Résurrection !
Soyez donc tous assidus à la lecture quotidienne de la Parole de Dieu. Sur le site de la paroisse, vous avez le renvoi vers les textes du jour et vous pouvez, comme moi, avoir toute la bible sur votre Smartphone : plus d’excuse !
Soyez aussi assidus à la Messe le plus fréquemment possible : dimanche sans exception ! Mais, si possible, même en semaine : ces 30 minutes de rencontre avec le Christ Eucharistique transfigurent votre journée !
Voilà les meilleurs antidépresseurs face au marasme de notre temps. Voilà les deux moyens inséparables pour garder vivante notre foi ! Voilà ce qui fait de nous des Témoins du Christ Ressuscité et des apôtres de la joie de l’Evangile ! Comme dit le pape François, ne nous laissons pas voler cette joie !
Bible et Eucharistie : Ã nous de jouer !
Le Christ est Ressuscité et il marche au milieu de nous. Nos cœurs le ressentent, nos yeux ne tarderont pas à le percevoir !
Amen
Abbé Bogdan Velyanyk – Curé