Chers frères et sœurs,

Je pense qu’il serait difficile de trouver quelqu’un, surtout parmi les jeunes, qui n’aurait pas vu le Seigneur des Anneaux. Vous vous souvenez de l’anneau unique pour les gouverner tous. Il était appelé « mon précieux » par le Gollum. L’Anneau a perverti son âme à telle point qu’il était capable de tuer pour lui. Il sera finalement utilisé par Frodon Saké dans des conditions difficiles pour aider ces amis. L’Anneau le tentera tout le temps. Mais Frodon, qui se bat pour une cause hautement plus importante, à savoir l’amitié, le bien, saura, non sans mal, résister à la tentation jusqu’à ce que l’anneau soit définitivement détruit.

Nous ne serons pas très éloignés de cette image de fiction si nous remplaçons l’anneau par l’argent.

Ne dit on pas que c’est bien lui qui gouverne le monde ?

 Tout est une question d’argent, tout s’achète martèlent les médias et les puissants de ce monde.

Il exerce un attraits irrésistible sur les gens et les asservi dans la volonté de possession, dans le désir d’en avoir toujours davantage, souvent au mépris d’autrui. Qui décide lui servir, accepte de se perde soi-même. Car l’argent, dit la sagesse populaire, est un bon serviteur, mais très mauvais maître.

Alors que faire ? Faut-il le fuir ? L’abandonner ? Le dénigrer ?

Ce n’est ce que dis le Seigneur :

Vous ne pouvez pas servir à la foi Dieu et l’Argent.

Nous ne pouvons pas avoir deux maîtres. C’est le conflit d’intérêt assuré. Mais nous pouvons servir Dieu, notre seul et unique Maître, en nous servant de l’argent. Si Dieu est à la première place dans notre vie, alors toute chose sera à sa place, l’argent y compris. Déjà dans les évangiles nous apprenons que beaucoup de femmes influentes et riches aidaient le Christ et ses disciples de leurs ressources. Jusqu’à nos jours, l’argent, le fuit de notre travail, peut devenir une offrande de la quête, denier de l’Eglise, aide aux pauvres, cadeau pour des amis etc. Contrairement à l’anneau du livre de Tolkien, l’argent n’est pas mauvais en soi. Il le devient à cause de notre attachement et la place que nous lui accordons.

Alors pour ne pas tomber dans ce piège subtil de l’attachement désordonné, ayons toujours à l’esprit ces maximes populaires :

• L’argent peut acheter une maison, mais pas un foyer.
• L’argent peut acheter un lit, mais pas le sommeil.
• L’argent peut acheter une montre, mais pas le temps.
• L’argent peut acheter une position, mais pas le respect.
• L’argent peut acheter le plaisir, mais pas l’amour.
• L’argent peut acheter un spectacle, mais pas la joie.
• L’argent peut acheter des diplômes, mais pas la culture.
• L’argent peut acheter des livres, mais pas l’intelligence.
• L’argent peut acheter la terre, mais pas le ciel.

Cherchons donc avant tout la richesse de la grâce divine. Le reste nous sera donné en supplément. Quant à nos richesses matérielles, faisons en bon usage en vue de l’éternité du Royaume des Cieux.

Abbé Bogdan Velyanyk – Curé