Message de Monseigneur Le Gall
À tous les fidèles du diocèse de Toulouse
Depuis le début de l’année 2017, les 15 psaumes des Montées stimulent notre marche vers Jérusalem, « Cité de la paix », à travers les douloureuses réalités de la guerre, les divisions, les craintes et les espoirs, les exils et les retours, la paix en famille à la maison, l’expérience de la tendresse de Dieu qui nous conduit à sa Maison, pour en ressortir en vue d’annoncer la Bonne Nouvelle de notre Salut dans le Crucifié ressuscité, le Prince de la vie.
Au début de ce Carême, je vous invite à reprendre le Psaume 125, qui chante la joie du retour des exilés de Babylone, cette ville antique proche de Bagdad en Irak. Nous avons reçu des réfugiés : des équipes s’en occupent à long terme dans nos paroisses, et nous en sommes fiers, même s’il reste encore beaucoup à faire.
La moisson, comme la paix, est un don de Dieu, mais elle ne tombe pas du ciel. L’une et l’autre ont besoin de notre concours actif, parfois ou souvent dans des conditions difficiles. Dieu nous demande de travailler à notre niveau pour la paix, pour la sauvegarde de la terre, pour plus de justice et de fraternité concrète, mais il attend aussi notre reconnaissance et nos chants d’action de grâce, pour la récolte, mais plus encore pour une paix durable entre les peuples.
Alors notre bouche était pleine de rires, nous poussions des cris de joie ; alors on disait parmi les nations : “Quelles merveilles fait pour nous le Seigneur !” Quelles merveilles le Seigneur fit pour nous : nous étions en grande fête ! » (Ps 125, 2-3).
Il faut savoir dire merci à Dieu, se dire merci les uns aux autres, en prenant soin les uns des autres.
Dans son Message pour le Carême, le pape François nous rappelle que la Parole de Dieu est un don pour notre route de chaque jour, mais aussi que l’autre est un don :
La relation juste envers les personnes consiste à reconnaître avec gratitude leur valeur. Ainsi le pauvre devant la porte du riche ne représente pas un obstacle gênant, mais un appel à nous convertir et à changer de vie. Il s’agit d’ouvrir la porte de notre cœur à l’autre, car toute personne est un don, autant notre voisin que le pauvre que nous ne connaissons pas. Le Carême est un temps propice pour ouvrir la porte à ceux qui sont dans le besoin et reconnaître en eux le visage du Christ. Chacun de nous en croise sur son propre chemin. Toute vie qui vient à notre rencontre est un don et mérite accueil, respect, amour.
Le développement de la Diaconie, que j’évoquais avec vous à Noël va dans ce sens.
Le Carême est un nouveau commencement, un chemin qui conduit à une destination sûre : la Pâques de la Résurrection, la victoire du Christ sur la mort,
nous dit encore le Saint-Père.
Pour mieux marcher sur ce Chemin de Pâques, je propose à chacun de vous une méditation sur La Passion royale selon saint Jean, que vous pourrez trouver sur le site du diocèse au moment de la Semaine sainte. Ce chemin va du Cénacle au lac de Tibériade, depuis le moment où Jésus déclare qu’il veut aimer son Père et nous-mêmes jusqu’au bout, à celui où il pose à Pierre la question de confiance :
Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ?
C’est un parcours qui va du jardin des Oliviers au jardin du tombeau vide, où le disciple bien-aimé « voit et croit » et où Marie-Madeleine aperçoit comme un jardinier le Ressuscité. Bonne route avec nos catéchumènes et bonne rencontre avec Jésus pour une vie nouvelle, renouvelée.
+ fr. Robert Le Gall Archevêque de Toulouse
le mercredi des Cendres 1er mars 2017