Le Sacrement de la Miséricorde

♦ La Grâce de Dieu

Prenons le temps de faire un point, de nous poser la question de notre vie avec le Seigneur : le remercier, lui adresser nos demandes, mais aussi lui demander pardon en vivant le sacrement de la Réconciliation.

Or la demande du pardon ne vient pas facilement : l’homme moderne n’accepte plus la notion de faute, du péché.

Ce n’est pas « à la mode » dans un monde où le bien et le mal sont désormais des choses relatives.

 

Et même celui qui en accepte encore la réalité, a une réponse toute faite :

Je n’ai pas tué, je n’ai pas volé, pourquoi irai-je me confesser ? Surtout à un curé qui est, peut-être, pire que moi ? Je parlerai à Dieu directement !

Le problème, c’est qu’on comprend la confession comme une sorte de douche spirituelle : on arrive tâché du péché, on se lave la conscience et on part tout propre. Et on oublie complètement que c’est un Sacrement qui donne surtout la Grâce divine.

Les enfants en général savent que les parents les aiment. Mais les parents ont envie de les prendre souvent dans leurs bras pour leur redire combien ils les aiment. De même le Seigneur a institué ce sacrement pour nous redire à chaque foi : « Je te pardonne, car je t’aime ! » Et si le Seigneur a fait ainsi, c’est par ce qu’il connaît mieux que quiconque notre nature humaine.

Bien sûr qu’on peut lui parler directement et c’est ce qu’il faut faire ! Mais comment pouvons-nous entendre ses paroles à Lui ? Parfois notre cœur est rempli de joie, de paix. Mais il se peut qu’on traverse une tempête de la vie, qu’on ne sait plus où est-ce qu’on en est. Connaissant donc notre nature, notre besoin d’un signe, d’une présence, Il nous a donné ce sacrement où il se sert des oreilles de ses prêtres pour nous entendre, et de leur bouche pour nous répondre.

Bien sur que la sainteté personnelle d’un prêtre est importante. Souvenez-vous de curé d’Ars ou de Padre Pio, qui, tous les deux, étaient des « prisonniers » du confessionnal. Il faut beaucoup prier pour les prêtres ! Mais sachez que le prêtre dans ce sacrement n’est qu’un simple instrument. Et quant on a faim, peu emporte que la fourchette soit propre ou pas. On prend et on mange. De même le Seigneur se sert des ses prêtres, quelque soit leur sainteté personnelle, pour donner la grâce du pardon et d’amour à tous ses enfants. C’est pour son Eglise, qu’il a donné sa charge à ses serviteurs :

Recevez le Saint Esprit. Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis; ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus.  Jean 20, 22-23

Jésus leur a donné la mission de pardonner. Et le symbole central de ce sacrement du pardon est la rencontre entre le prêtre et le pénitent qui exprime la rencontre personnelle du pécheur avec Dieu.

♦ Sans péché ?

Frères et sœurs, souvenez vous qu’il n’y a pas que le vol et le meurtre qui sont des péchés. Ce ne sont que deux commandements du décalogue. Et qu’avons-nous fait de huit autres :

  • Aimer Dieu par-dessus tout ?
  • Honorer son Nom ?
  • Fêter le jour du repos avec Lui ?
  • Honorer nos parents ?
  • Ne pas nous prosterner devant l’or et l’argent ni aucun autre « dieux » de ce monde ?
  • Ne pas commettre d’adultère ni de débauche ?
  • Ne pas porter du faux témoignage : ni par les paroles, ni pas les rumeurs, ni par la médisance ?

Si nous n’avons rien à nous reprocher, alors le Christ ne peut rien pour nous non plus. Car, souvenez vous, il « n’est pas venu appeler les justes, mais les pécheurs ». Le problème, c’est que, comme le dit la Bible, il n’y a pas d’homme qui aurait vécu sans pécher. Pire, un péché, quel qu’il soit, est une blessure non pas seulement à celui qui le commet, mais à tout le Corps du Christ qui est l’Eglise. Et c’est justement quant on commence à comprendre tout cela, qu’on se reconnaît pécheur, Lui, il devient notre Pardon et notre Vie.

Frères et sœurs, l’Eglise demande, sous la peine d’une faute grave, de se confesser une fois par an au minimum. C’est comme si on demandait à une anorexique de manger au moins une foi par semaine, pour ne pas mourir ! N’est-ce pas triste d’en arriver là ?

Avons-nous oublié que la Confession nous donne aussi la grâce qui renouvelle nos forces, qui nous protège contre les tentations du péché, qui attendrit notre cœur et éclaire notre âme ?

Rappelons-nous : Dieu est là, dans ce sacrement, pour chacun d’entre nous. Et par la bouche de Sainte Faustine, il dit à tous :

Plus grand pécheur vous êtes, plus grand droit vous avez à ma Sainte Miséricorde.

Abbé Bogdan Velyanyk – Curé